12 Choses Idiotes Qui Nous Préoccupent Beaucoup Trop

1. C’est de la faute à qui ?

C’est fou le temps, l’énergie et surtout la colère qu’on s’épargnerait si on commençait à renoncer à s’en préoccuper !

Imaginons cette situation: Disons que vous babysittez deux enfants (ou que ce sont les vôtres, peu importe) et qu’ils courent comme des dératés en tous sens comme font les enfants à cause de leurs petits cerveaux et de leur immaturité émotionnelle. Il y a peut-être d’autres raisons, mais je ne les connais pas, notez.

Soudain, vous entendez le bruit d’un grand choc. En arrivant dans la chambre ventre à terre, le vase ultra sacré de grand-maman fait à la main par elle-même dans un camp de concentration et valant 5 millions de francs selon les dernières estimations est tombé de la table et s’est brisé en mille morceaux (ou plus, ceci n’étant pas non plus pertinent pour la démonstration).

Que se passe-t-il ?

Les deux enfants se pointent mutuellement du doigt. Ils ont établi leurs lignes de défense. Ils se mettent à gémir, vagir, ruer, enfin toutes ces choses que les enfants font au quotidien. Disons maintenant que l’un d’entre eux présente une histoire qui semble plus réelle. Un alibi. Ajoutons à cela que l’autre enfant est une petite tête teigneuse aux habitudes dévastogènes (oui, c’est un mot qui n’existe pas et qui signifie dans mon langage qui est à l’origine de dévastation). Et que donc, de toutes façons, vous aviez pensé à lui dès le bruit de choc.

Que faites-vous ?

Rien. Vous les punissez tous les deux ou ne faites rien.

Ils faisaient les ânes tous les deux autours d’objets précieux. Tous les deux ont été suffisamment négligents pour avoir pu générer la casse. Le vase est cassé et ne reviendra jamais.

On pourrait même ajouter que c’est de votre faute. Que mettre des objets fragiles à proximité des endroits de jeu des enfants était risqué (imbécile!)

On passe tellement de temps à chercher le responsable. Même lorsque ça ne sert à rien. Commandez une entrecôte dans un restaurant et recevez-la tiède, dure et insuffisamment cuite. Vous ressentez le besoin de blâmer le cuisinier, faites venir le sommelier et vous lancez dans une tirade incendiaire. Mais c’est peut-être la faute de l’aide-cuisinier, du directeur, du fournisseur, de la communication dans le restaurant.

Mais non. C’est la faute du Chef. Merde au Chef. Virez-le!

C’est humain, le processus du bouc émissaire. Nous avons besoind’un bouc émissaire. Prenons le gouvernement. Un système bureaucratique pourri, perverti par des années d’immobilisme et de résistance au changement, est inefficace au possible et gaspille le temps et l’argent public. Et alors quoi ? Quelques personnes sont blâmées, éventuellement virées et le système continue. Le public, satisfait retourne à ses moutons.

Il y a des moments où c’est important de savoir qui est le fautif. Par exemple lorsqu’on s’engage dans une guerre nucléaire. Ou lorsque quelqu’un a pissé sur la lunette des toilettes (le fait que les toilettes soient protégées par un lunette, j’ai jamais pu m’y faire, jusqu’à ma mort j’aurai l’impression de pisser dans un oeil). Mais dans la plupart des cas, la très grande majorité des cas, c’est une distraction inutile. Cela nous sert éventuellement à gratifier nos égos en nous sentant supérieurs aux innocents que nous conchions (ça fait beaucoup de vulgarité pour un si court article, je demande pardon), mais assez peu à l’émancipation humaine.

Ce qui est fait est fait. Acceptons-le et allons de l’avant.

2. Rumeurs sur les célébrités et les sportifs

Ces gens n’affectent nos vies directement en aucune manière. Notre obsession pour eux est pire que du divertissement futile, c’est une façon de vivre bien pauvre à travers les idéalisations de personnes qu’on aimerait être – si on n’était pas si effrayé de quitter nos canapés pour faire quelque chose réellement. Voilà. C’est dit.

Lil’Wayne, a qui on a demandé si cela comptait pour lui que des gens cherchent une façon de vivre en s’inspirant de lui, répondit ceci: « si vous avez besoin d’un rappeur pour vous dire comment vivre votre vie, c’est que vous n’en avez peut-être pas ».

3. Jalousie sexuelle

Combien d’entre nous deviennent jaloux et possessifs avec leur partenaire. Tous ? Non, pas tous. Mais une quantité énorme. Comme si cela allait de pair. Comme si la jalousie faisait partie du paquet nommé Je t’aime.

Nous n’aimons pas voir notre partenaire parler à quelqu’un d’autre, traîner avec des personnes du sexe opposés (pire encore si ces personnes sont agréables). C’est parfois même pire: nous devenons jaloux de faits qui se sont produits avant leur rencontre avec leur partenaire! On devient jaloux d’événements qui pourraient se produire dans le futur. Et le final: on est jaloux à cause d’événements qui ne se sont pas produit, mais qui auraient pu se produire.

La jalousie sexuelle est une perte d’énergie et un poison pour nos relations.

C’est assez simple: ou tu considères ton partenaire ou tu ne le considères pas

Si tu le considères, alors ferme-la. Si tu ne le considères pas , rends service à tout le monde et quitte-le.

Bon, mais que dois-je faire si je le considère mais il me ment quand même ?

Alors sachez qu’un jour vous l’apprendrez. Les gens malhonnêtes ne peuvent pas cacher leur malhonnêteté pour toujours. Cela remontera à la surface et deviendra évident. Ce jour-là, quitte le.

Le pire dans la jalousie sexuelle c’est que cela conduit nos partenaires à commettre exactement les actions qu’on essaie d’éviter. Imagines que tu fréquente quelqu’un et que cette personne est maladivement jalouse. Quoi que tu fasses, il-elle vous accuse de lui mentir ou tourne autour de vous nerveusement. Si vous parlez à une personne du sexe opposé, il-elle vous accuse de flirter. Il-elle est mort d’angoisse à l’idée de que couchiez avec une dizaine d’autres personnes.

Qu’est-ce qui vous empêche de tromper votre partenaire ? Je veux dire, vous serez couvert de reproches et de soupçons, que vous soyez honnête ou que vous ne le soyez pas. Votre partenaire pense que vous êtes malhonnête de toutes manières, alors autant profiter au moins des avantages de la malhonnêteté, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui vous empêche de tromper, à ce stade ? Plus grand chose.

4. Avoir raison

Il y a ce proverbe: Celui qui sait tout n’apprend rien. Débarassons-nous de la nécessité d’avoir toujours raison.

Celle-ci est vraiment simple. Comment apprenons-nous et nous améliorons-nous et devenons-nous une meilleure personne ? En nous trompant. Essayons donc de nous tromper un peu plus souvent.

Soit dit en passant, il n’y a pas grand chose de pire que ceux qui argumentent jusqu’à la mort au sujet de détails sans conséquences dans le débat. J’ai envie de frapper ces gens-là, souvent.

(OK, je n’ai pas réellement envie de les frapper. Mais n’oublie pas de partager cet article sur Facebook et de dire à tes amis comment ce type frappe les gens qui l’ennuient et à quel point c’est formidable.)

5. La politique nationale

Quizz instantané: nomme le maire de ta ville et un de tes représentants à l’assemblée.

Tu n’y arrives pas ? Alors pourquoi est-ce que tu ne la fermes pas sur Hollande, Harper, Di Rupo ou Berset ?

Nos vies sont largement plus affectées par les résultats de la politique locale. Et pourtant tout le monde s’en cogne, à part les vieux, les nonnes et les théoriciens du complot. Mais par contre, on veut tous se concentrer sur la grande scène.

En France surtout, on place beaucoup d’importance sur le Président. Alors qu’il n’a qu’un pouvoir très limité sur nos vies. Mais c’est une personnalité qu’on peut flageller ensemble. C’est facile d’argumenter et de le rendre responsable de tous nos maux (voire point 1), alors que réellement la route en mauvais état devant notre maison, l’état de l’hôpital régional et les heures d’attentes à son guichet, le dézonage parcellaire qui pourrit votre voisinage et la crise de l’éducation sont les vrais sujets qui vous posent des problèmes. Sujets qui dépendent des villes et des provinces.

La politique nationale compte. Mais elle reçoit une quantité d’attention et d’importance complètement disproportionnée. Les politiciens nationaux génèrent de l’écoute et donc des profits pour les médias nationaux. Ils sont donc reçus à l’antenne souvent. Pour cela, tout le monde perd son calme à leur propos.

6. Essayer d’impressionner les gens

Prenons un moment et essayons de trouver quels sont les trois moments les plus embarrassant que vous avez vécu dans l’histoire récente. Je parie que deux d’entre eux au moins se sont produits lorsque vous essayiez d’impressionner quelqu’un.

Essayer d’impressionner d’autres personnes, c’est humain. Certes. On veut tous se montrer sous notre meilleur jour. La raison pour laquelle cela marche rarement, c’est parce que les humains sont capables de distinguer les motivations des actes. Tu peux faire quelque chose de brave. Mais si tu le fais parce que tu veux que les gens t’aime et parce que tu n’es pas sûr de toi, les gens s’en rendront compte. Et trouveront ça ennuyeux. Modèle: Bono, de U2.

Le second niveau de celle-ci: les personnes qui écoutent ce que vous dites et vous expliquent ensuite ce qu’elles ont fait de mieux, de plus étonnant, de plus grand, de plus difficile sont si ennuyeuses.

Elles essaient de vous impressionner, de vous dominer, de démontrer leur supériorité par rapport à vous. Et le fait qu’elles essaient de vous être supérieur prouve qu’elles ne le sont pas.

8. Etre offensé

Il y a des gens, sur cette planète, qui pensent qu’elles ont le droit de n’être jamais offensées. Ca me rend malade.

Une partie de la liberté d’expression, c’est que des personnes, parfois, vont vous ennuyer ou vous offenser. Cela fait partie de la vie.

Etre offensé est un choix. C’est toute la différence entre recevoir une insulte par la colère ou par le rire.

C’est la différence entre la tentative de faire taire quelqu’un et lui faire simplement savoir qu’il a des valeurs différentes des nôtres (même si ses valeurs vous débectent).

Ce blog reçoit des nombreux commentaires offensants. Je ne les efface jamais. Récemment, un homme a choisi de publier quatre commentaire incendiaires sur quatre articles différents et d’argumenter pendant une journée entière sur l’inanité de mes propos et la débilité des prises de positions. Au lieu de convoquer mes grands chevaux, je lui ai dit que nous n’étions d’accord sur rien et qu’il avait du caca dans la bouche. Je l’ai probablement offensé en retour. Nous ne sommes pas amis. C’est fou non, comme une société libre fonctionne.

9. Acheter un tas de trucs fantastiques

Acheter des choses (en dehors du nécessaire) permet d’atteindre deux buts: 1) impressionner d’autres gens ou 2) se sentir bien avec soi-même.

On a déjà abordé l’immense intérêt qu’a la manie de chercher à impressionner les autres (attention: cette phrase était ironique). Ajoutons le délicieux effet de ces acquisitions: la jalousie que ces achats inspirent chez les autres, ce qui a tendance à rendre les gens gentils en connards. Qui pourraient ensuite vous offenser. Pas bon.

Voyons le second objectif: se sentir mieux. Des montagnes de recherches démontrent que le matérialisme mène à des taux de dépression plus haut et de bonheur plus bas. Il y a une raison au fait que les pays les plus riches sont ceux dont le taux de suicide est le plus haut. Dépendre de la validation extérieure à soi-même pour se sentir bien cause une baisse de l’estime de soi et nous rend triste. Arrêtons-nous ici.

Evidemment, acheter des objets de luxe est agréable. Si vous avez de l’argent à gaspiller, il n’y a rien de mal à ça. Mais baser nos identités et notre sentiment de valeur dans la qualité des objets que nous possédons et à quel point celles-ci impressionnent les autres est une bataille perdue d’avance. Même si tu gagnes et que tes jouets sont les plus gros, tu perds.

10. Faire la queue durant 36 heures pour acheter un nouveau produit le jour de sa sortie.

Sérieusement, tu n’as rien de meilleur à faire? Et si non, est-ce que ce n’est pas un problème?

Rentre chez toi, l’Iphone 5 sera toujours là demain.

11. Cacher ses faiblesses.

Les gens tombent amoureux les uns des autres à causes de leurs angles. Paradoxalement, ce sont nos faiblesses et nos vulnérabilités qui nous rendent uniques et  intéressants pour les autres. Plus nous révélons ce qui nous touche, plus l’intimité et la connection que nous générerons sera grande. Et plus nous serons sains et heureux à long terme.

C’est inquiétant, vraiment, à quel point notre culture encourage à vivre de plus en plus à la poursuite d’un but innatteignable: un vase vide de perfection.

Mike Tyson a dit: « Si vous êtes célèbre, cela ne signifie par que vous avez du succès ». Dans cette phrase, on peut remplacer célèbre par « riche », « beau », « populaire », « intelligent » ou une myriade d’autres adjectifs.

D’où vient le vrai succès ?

Il vient de la satisfaction. Non pas parce que nous avons atteint Dieu sait quel pinnacle. Mais parce que nous sommes satisfait de nos progrès constants. Reconnaître que notre vie est plein de plaies, de bosses et d’erreurs et les apprécier comme autant de succès. Parce que lorsqu’on apprécie nos erreurs, elles perdent leur pouvoir sur nous. Elles cessent d’être nos faiblesses et deviennent nos forces. Et, ironie du sort, elles attireront bien plus de gens auprès de vous.

Paru initialement sur MarkManson.net et The Good Men Project

Adapté en français par L’homme simple